Armoiries

Les armoiries de la commune de St-Aubin existent formellement depuis près de 450 années.

La massette est la typha latifolia de Linné. Le Guide du botaniste dans le canton de Fribourg, par Cottet et Castella, Fribourg, 1891, nous dit qu'on la trouve dans les mares, étangs, rives des lacs et rivières, entre autres dans la Broye.

Or chacun sait que la contrée de la Broye ainsi que la partie située au pied du village de St-Aubin était, avant la canalisation de la Broye et la correction des eaux du Jura, très marécageuse, au point qu'il y avait autrefois des prairies entières de massettes ou de "Matzourons" (nom patois). Il n'est donc pas étonnant que la commune ou ancien baillage de St-Aubin ait placé cette plante dans ses armoiries. Le village vaudois de Constantine qui est dans la même situation que St-Aubin et à quelques kilomètres de ce village, porte aussi dans ses armoiries la typha latifolia.

L’église de St-Aubin, construite de 1516 à 1519 sous la direction de l’architecte Jornod, contient dans son chœur, juste au-dessus de l’Autel actuel, un blason en pierre bien visible scellé dans la voûte. On y observe l’écusson de St-Aubin portant la typha ou massette sur champ d’argent. C’est probablement l’une des plus anciennes représentations de nos armoiries. Ce blason a été peint et repeint à plusieurs reprises lors des rénovations successives de l’église, mais a été finalement mis à nu avec toute la voûte lors de l’importante rénovation de 1949 – 1951.

Nos armoiries sont mentionnées par Martin Martini en 1606, de même qu’on la trouve en tête de la collection de drapeaux peints (Fahnenbuch) par Crotod, datant de 1646 et 1647, recueil confectionné par l'ordre de l'Etat.

Les armoiries de St-Aubin figurent sur plusieurs vitraux aux armes de la ville et république de Fribourg entourés des armes et terres et bailliages de cette république. Elles étaient gravées sur le pont de la petite Glâne avec la date de 1761 et sur l'ancien pont en pierre de l'Arbogne (ancienne Broye), entre Domdidier et St-Aubin, qui était daté de 1781. Elles figurent encore sur la porte de l'auberge des Carabiniers de St-Aubin avec la date de 1782.

En effet, le généalogiste et héraldiste1 Fédéric-Théodore Dubois (1876-1945) a écrit à ce sujet un article complet dans le premier numéro de la revue des Annales fribourgeoises de 1913 : "Les armoiries de la commune, terre ou seigneurie de St-Aubin apparaissent pour la première fois dans la 2ème moitié du XVIe siècle. Nous les trouvons sur la bordure qui entoure la carte du Canton de Fribourg datant de 1578 et dressée par le chancelier Techtermann. Ces armoiries portent une massette2 de sinople3, ou verte, sur un fond d'or.

La carte Techtermann, ainsi que le "Fahnenbuch", soit les deux plus anciens documents coloriés, donnent à ces armoiries un fond jaune, ou d'or ; la massette y est au naturel, soit de sinople ou verte, et la masse qui termine cette plante est de sable, soit noire.

1L'héraldique est la science du blason, c'est-à-dire l'étude des armoiries (ou armes)
2La massette est une plante typique des bords des eaux, comme les lacs et les rivières. On l'appelle aussi quenouille ou encore plus communément roseau. Typha latifolia, dont il est question dans l'article, est l'espèce la plus répandue.
3Le sinople (vert), comme le gueules (rouge), le sable (noir) et l'azur, (bleu) est l'une des quatre couleurs symboliques de l'héraldique. On peut ajouter à cela l'or et l'argent.